L’utilisation de nos smartphones en dirait long sur notre personnalité

29/7/20

Actualités

Nous utilisons pour la plupart d’entre nous des smartphones. Certains passent plus de temps que d’autres avec le téléphone entre les mains. Une étude récente de l’université de Princeton prétend que l’utilisation que avons de nos smartphones serait révélatrice de notre personnalité.

L’étude récente a révélé que si l’on recueillait les données sur l’utilisation de nos smartphones, nous pourrions en savoir plus sur les cinq traits de personnalités majeurs de l’Être humain tels qu’ils sont énoncés par le modèle psychologique des “Big Five”. En psychologie, c’est le modèle référence depuis les années 1980 pour décrire les traits de personnalité. Quatre d’entre eux sont concernés : expérience, conscience, extraversion et stabilité émotionnelle. Seul le dernier trait qui repose sur l’agréabilité et donc le caractère doux, tolérant, altruiste, ne peut pour l’instant pas être démontré par l’étude.

Nous profitons souvent d’un petit moment de pause pour sortir notre smartphone.

Les données collectées par l’étude touchent divers domaines : communication et socialisation, utilisation des applications, consommation de musique, activité téléphonique globale, mobilité, niveaux d’activité... Bref, tout ce qui peut toucher à l’utilisation générale d’un smartphone. Prenons un exemple concret. Pour définir une facette nommée (et traduite) “amour de l’ordre et sens du devoir”, les chercheurs ont grandement pris en compte le niveau moyen de la batterie du téléphone lorsqu’il n’était pas branché pour une charge.

Pour les chercheurs, “la précision de ces prédictions est similaire à celle des prédictions basées sur les empreintes numériques des plateformes de médias sociaux”. L’étude “démontre la possibilité d’obtenir des informations sur les traits privés des individus à partir des modèles de comportement recueillis passivement à partir de leurs smartphones”.

Les résultats s’avèrent alarmistes. Il peut être là question d’“un signe avant-coureur à la fois des avantages et des dangers présentés par l’utilisation généralisée des données comportementales obtenues à partir des smartphones” ; “En même temps, nous ne devons pas sous-estimer les conséquences négatives potentielles de la collecte systématique, de la modélisation et du commerce incontrôlé des données personnelles des smartphones”.

Nous dévoilons et laissons, consciemment ou non, beaucoup de notre vie sur les réseaux sociaux.

Ces données pourraient servir à un objectif de recrutement professionnel. En effet, il serait possible de voir ici des tests de meilleure qualité que les estimations qui ressortent des questionnaires auto-déclarés distribués lors d’entretiens ou de campagnes d’embauche. Selon les chercheurs de Princeton, la sélection algorithmique serait cependant dangereuse. Utiliser le big data en association à l’usage des smartphones pourrait par exemple se faire pour révéler ceux qui seraient le moins ouverts à se syndiquer ou à négocier des revalorisations salariales. Nathan Newman, professeur associé au John Jay College of Criminal Justice, est d’ailleurs persuadé que le big data pourrait être utilisé à de nombreuses fins, y compris de faire baisser les salaires des travailleurs ou s’assurer d’une non syndicalisation : “Avec des données importantes, la meilleure façon de faire échouer une campagne de syndicalisation sur le lieu de travail d’une entreprise est de ne jamais embaucher de personnes prêtes à s’opposer à leur employeur.”

Plus loin encore, “De plus en plus de preuves suggèrent que ces données peuvent être et sont utilisées pour le ciblage psychologique afin d’influencer les actions des gens, y compris les décisions d’achat et potentiellement les comportements de vote, qui sont liés aux traits de personnalité.”

Nous savons depuis longtemps que l’usage moyen des smartphones est déraisonné. Cette étude est là afin de nous montrer l’ampleur que peuvent prendre les dérives qui en découlent.

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