La mode de la "pollution numérique". Qu'en est-il réellement?

20/11/19

Actualités

Il est fréquent d’entendre ou lire des faits en lien à la pollution numérique (envoi de mails, téléphone, utilisation des réseaux sociaux, lecture de ce blog même…). L’inconvénient est que selon la source, les informations sont très différentes : pour certains, Internet est l’un des principaux maux polluants actuels, alors que d’autres ne manquent pas d’arguments pour le défendre. Faisons ici un tour d’horizon des faits et des solutions envisageables, avec neutralité bien entendu.

Quand on entend qu’Internet est un pollueur important, cela pose certaines questions sur la véritable nature de cette pollution. Plusieurs chiffres frappants ressortent, notamment en ce qui concerne l’utilisation électrique. Si Internet était un pays, celui-ci représenterait le cinquième consommateur d’électricité et la sixième nation mondiale en terme de pollution. À lui seul, Google se sert d’autant d’électricité que la ville de Bordeaux.  

Les écologistes ne manquent pas non plus de s’attaquer à la question de l’envoi des mails. En effet, le mail peut être vu dans un premier temps plus écologique que le courrier papier. Mais ce qu’il faut penser, c’est que le mail parcourt un chemin qui n’est possible que grâce à l’utilisation d’un réseau qui demande une importante énergie. Dans le monde, environ 10 milliards de mails sont envoyés toutes les heures, ce qui témoigne de l’ampleur du fait.

Les technologies de l’information, auxquelles nous sommes tous confrontés, sont parmi les plus grands polluants de l’Internet. En effet, celles-ci monopolisent 10% de l’électricité dans le monde, et sont responsables de 2% des émissions européennes des gaz à effet de serre. La télévision et les modes de communication audiovisuels passant désormais pour la plupart par Internet, nous contribuons tous, à notre échelle, à cette pollution. Nous pouvons également faire référence ici aux utilisations de boxs Internet, ou encore aux recherches Google.

Tout ceci peut s’avérer alarmant mais il ne faut pas arrêter Internet pour autant. Le changement s’opère déjà. En effet, nous pouvons tous agir contre cela tout en continuant nos activités de citoyens connectés.

Les utilisateurs vont de préférence se tourner vers des entreprises qui ont une utilisation respectueuse d’Internet, des entreprises qui vont tendre vers une réduction drastique de leur pollution numérique. Il y a certes là un objectif écologique, mais aussi un objectif commercial avec pour objectif de s’attirer des clients attentifs à ces questions (et nous savons que la question écologique fédère de plus en plus). C’est notamment le cas des principales entreprises Internet (Facebook, Google, Apple), qui tendent vers une utilisation d’énergie 100% renouvelable.

Mais même nous, utilisateurs lambdas, pouvons faire des efforts à notre échelle. Pour cela, il est notamment possible de faire un état des lieux de notre activité numérique, ce qui va nous permettre de ne pas conserver des applications que nous n’utilisons pas. Sur celles que nous conservons, il est également possible de désactiver ses notifications. Supprimer des mails inutiles permet aussi de ne pas trop encombrer les systèmes de stockage. Enfin, nous voyons apparaître depuis quelques temps des moteurs de recherche responsables qui ont effectué plus d’efforts sur ces questions, et qui financent des projets (qu’ils soient sociaux ou environnementaux) par les recherches de chacun.

Les sites Internet éco-responsables sont notamment bien représentés au niveau des moteurs de recherche. Si vous gardez en tête cet objectif, trois principaux peuvent être utilisés. Citons tout d'abord Lilo, qui reverse la moitié de ses revenus publicitaires à divers projets précisés sur leur site web. Chaque recherche permet de cumuler une goutte d'eau, qui va permettre d'alimenter ces projets. Ensuite, nous avons Ecosia, dont 80% des revenus sont pour la plantation d'arbres. Quoi de plus écologique? Et enfin, citons Ecogine (diminutif de Ecological Search Engine), moteur de recherche français, qui finance des associations environnementales.

Pour conclure, il convient donc de nuancer ces questions de pollution numérique. Il ne faut pas se voiler la face sur la réalité de cette pollution : elle existe et est importante. Cependant, la réaction s’effectue déjà face à cette pollution, que ce soit par les grandes entreprises ou bien par nous tous à notre échelle.   

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