Le projet Starlink : Internet de demain et importante controverse

4/5/20

Actualités

Le projet Starlink est en ce moment l’un des sujets à la mode. Certains d’entre vous l’auront peut être même vu passé dans le ciel, sans forcément savoir ce à quoi ils étaient en train d’assister. Beaucoup ont même crié à aux O.V.N.I. en apercevant cette suite lumineuse dans un ciel nocturne, alors qu’il s’agissait là de l’un des projets les plus ambitieux de l’Internet. Qu’est-ce réellement que ce projet Starlink, et pourquoi fait-il autant parler de lui? Tâchons d’y répondre ici.

Il est impossible de parler du projet Starlink sans savoir au préalable qui est Elon Musk, et ce qu’est sa société SpaceX. Il est très complexe de résumer la vie d’Elon Musk en quelques lignes. Cet entrepreneur fortuné, classé actuellement 31e personne la plus riche par le magazine Forbes, renvoie l’image d’un homme généreux, ce qui contribue à sa notoriété (il a notamment fait don d’1 million de dollars à Team Trees en octobre 2019). Il est pourtant assez rare que la représentation populaire accorde une image généreuse et positive à un riche homme d’affaires.
Elon Musk est principalement connu pour être le Directeur Général et le Directeur Architectural de Tesla, la célèbre marque automobile (dont le nom renvoie par ailleurs à Nikola Tesla, inventeur et ingénieur du XIXe-XXe siècle, principalement célèbre pour ses travaux sur l’électricité, mais ensuite tombé dans l’oubli). Mais ce n’est pas tout. Elon Musk est également le P.D.G. et Directeur de la Technologie de la société SpaceX (Space Exploration Technologies Corporation). Cette société a plusieurs objectifs, et est notamment l’un des deux prestataires privés qui bénéficient de la part de la N.A.S.A. d’un contrat de transport de fret en direction de l’I.S.S., la Station Spatiale Internationale.

C’est lié à SpaceX que le projet Starlink existe. Pour faire court, à terme, ce projet prévoit la mise en orbite de 42 000 mini-satellites afin de permettre à toute la planète un service Internet à haut débit de haute qualité et à moindre coût. Là-encore, Elon Musk ne manque pas de lier tout cela à un objectif philanthropique : permettre à toute personne sur Terre, même ceux vivant dans les zones les plus défavorisées, d’avoir accès à Internet. Certes, ce n’est pas tout, il est également question de répondre à la demande sans cesse croissante de la consommation Internet (de plus en plus d’utilisateurs jouent en réseau, les appels en visioconférence se multiplient, le streaming vidéo et musical n’a de cesse de gagner du terrain...). Des offres d’obtention d’Internet par satellite existent déjà, mais celles-ci sont basées sur des satellites de grandes tailles qui sont eux en orbite géostationnaire. Le temps de latence de l’offre proposée par Starlink, de par son système de satellite, devrait être grandement réduit.
Le projet est annoncé en janvier 2015. Des bâtiments sont créés et achetés, la société annonce un plan progressif. L’évolution se fait, et aujourd’hui, après plusieurs lancements, il y a 420 satellites opérationnels (après un dernier déploiement de 60 d’entre eux en avril 2020).

Ce projet, qui a de quoi ravir dans sa finalité le plus grand nombre, n’a toutefois pas que des partisans. Des contestations de nature écologiques se sont faites entendre dès le début du projet. Toutefois, ce sont les astronomes, professionnels ou amateurs de l’Espace, qui s’inquiètent le plus du déploiement de plusieurs milliers de mini-satellites de télécommunications. Ceux-ci doivent par objectif saturer l’espace proche (340-1 200km d’altitude) afin de couvrir de réseau l’intégralité de la surface terrestre. Avant le projet Starlink, il y avait déjà des satellites autour de la Terre, mais en un nombre suffisamment anecdotique pour qu’ils ne gênent pas l’observation et la recherche spatiale. Ceux-ci sont actuellement possibles à éliminer des images d’observations spatiales. Avec un nombre si grandissant que celui-ci, la crainte des chercheurs et astronomes est de connaître une véritable entrave à leurs activités de recherche.

Il faut de plus savoir que Starlink n’est pas le seul projet du genre. Nous parlons ici de celui-ci car ses satellites sont fréquemment observés dans le ciel. Mais il en existe d’autres : OneWeb (Royaume-Uni) prévoit une constellation (déjà débutée) de 5 260 satellites, 3 200 pour Kuiper (par Amazon, actuellement en recherches de postes pour compléter le projet). Facebook et Lynk parlent même eux-aussi de milliers de satellites entre 2021 et 2023. Notons ici que nous n’intégrons pas ici les projets chinois, coréen ou russe, gardés eux bien plus secrets que ces derniers.

Ce projet Starlink, qui semblait absolument démentiel au départ, est en train de commencer à prendre forme. Cependant, ce projet d’un Internet très amélioré semble discutable. Il y a du pour et du contre, l’opposition venant principalement des écologistes et des astronomes. Connaîtra-t-on un jour la fin de ces projets? Mais cela veut-il dire, comme le suggèrent certains scientifiques, que le ciel tel que nous le connaissons disparaîtra, au profit d’un “ciel-satellites”? Et avec tout ce que cela engendrerait. La question mérite d’être posée, la réflexion et le cas de conscience également...

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